En décembre 2023, Sébastien Soulet, docteur au sein du laboratoire, a accordé une interview au journal Vap’You spécialisé dans le vapotage. Extrait.
« Le Dr. SOULET vient de publier dans la revue Scientific Reports (Nature) un article scientifique à propos des matériels utilisés dans des études sur les animaux pour la vaporisation de e-liquides. Interview.
J’ai contacté Sébastien SOULET en fin d’année 2022 pour avoir son avis sur une étude qui avait été relayée sur un site géré par des organisations antitabac financées par les pouvoirs publics et qui, en conséquence, recommandait aux femmes enceintes de ne pas essayer le vapotage même pour arrêter de fumer. Il s’agissait d’expériences sur des souris, et les conditions d’études m’avaient paru étrange. Notre premier échange m’avait permis d’écrire cet article : Comment des scientifiques ont torturé des souris enceintes avec des cigarettes électroniques. Sébastien de son côté, n’en est pas resté là…
Qui est ton employeur INGÉSCIENCES, quelle est ta mission ?
Sébastien Soulet : Ingésciences est une structure privée indépendante de l’industrie du tabac. Elle mène des activités de recherche, de conseil et d’accompagnement autour des produits du vapotage en faisant un centre d’expertise dans le domaine. Son objectif est d’apporter des données techniques fiables pour établir un discours entre la filière du vapotage et les autorités engagées dans la lutte contre le tabagisme. De cette volonté, découle la nécessité d’apporter des éléments de compréhension technique afin d’expliquer le fonctionnement des dispositifs, leurs utilisations et leurs efficacités. Acquérir et exposer ces éléments de compréhension est la partie de recherche fondamentale de mes missions. Il s’agit de participer à établir des certitudes scientifiques inhérentes à la pratique du vapotage. Pour cela, je travaille aussi avec d’autres scientifiques dans le monde.
Qu’est-ce qui t’a tout de suite sauté aux yeux quand je t’ai parlé de cette étude sur les souris gestantes ?
Dr. S.Soulet : Venant de sciences fondamentales (Mathématiques appliquées), j’ai tout de suite eu du mal à comprendre la passerelle, présentée comme évidente, qu’il y avait entre des essais sur des souris et l’Homme. Dans les disciplines que je travaille, il y a des méthodes pour concevoir des essais sur un modèle réduit d’un projet fini. Par exemple, si l’on veut construire un pont, il est possible d’en fabriquer une reproduction à échelle réduite et appliquer des conditions similaires à ce que subirait le pont dans des conditions réelles. Il y a alors des règles à respecter pour concevoir ces « conditions similaires » autrement il serait possible de faire rouler un poids lourd sur un modèle en bois et dire que ce poids lourd aurait les mêmes effets sur le pont en béton armé.
Dans le cas présent, les essais réalisés sur les souris m’ont semblé très analogues. On exploite une maquette (la souris) et on lui applique des conditions normales pour un homme sans considérer de facteur d’échelle. Le fond du problème est que les auteurs ne discutent pas leurs résultats par rapport à une consommation humaine et par conséquent, laissent la porte ouverte aux interprétations erronées notamment dans les médias qui transposent trop facilement et sans aucune précaution les observations sur la souris à l’Homme.«
La suite de l’article est à lire sur le site de l’auteur ici
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