Le diacétyle (DA) et l’acétoïne sont des agents aromatisants qui donnent un goût beurré, caramélisé voir crémeux aux produits. Ces deux molécules sont couramment utilisées dans l’agroalimentaire mais aussi dans les produits du vapotage notamment dans e-liquides dits « gourmands ». Dès 2016, notre équipe s’était intéressée à ce couple et avait publié un article les concernant.
Il est à noter que lorsqu’un sujet est exposé à de trop grandes quantités de diacétyle, celui-ci peut s’avérer toxique en inhalation. C’est pour cela qu’une concentration limite maximale est imposée par la norme AFNOR XP D90-300-2 sur les e-liquides.
La quantité présente dans un e-liquide certifié AFNOR ne doit pas dépasser plus de 22 µg/mL c’est-à-dire 0,022 mg/mL. Il est important de souligner que notre bouche peut détecter le goût du diacétyle à partir de 5 ng/mL soit 0,000005 mg/mL !
Pourquoi étudier ces molécules ?
A la suite d’une expérience réalisée sur les liquides et leur vieillissement, notre équipe a observé une importante variation de goût dans un e-liquide analysé par le laboratoire 5 mois auparavant. S’agissant d’un e-liquide aux notes « gourmandes », le diacetyle a très vite été suspecté de ce changement. Précédemment, notre équipe avait relevé une concentration de diacétyle inférieure à 2 µL/mL. Une contre analyse a alors mis en évidence une concentration de l’ordre de 15 µg/mL.
L’augmentation en quelques mois était donc bien notable. Des analyses complémentaires ont également montré que le taux d’acétoïne avait lui aussi varié. Comment un e-liquide qui n’avait pas de diacétyle 5 mois auparavant pouvait donc en contenir ? La présence d’acétoïne a-t-elle un rapport avec ce phénomène ?
Les observations d’OpenSciences :
Notre laboratoire a donc étudié le vieillissement de plusieurs e-liquides avec des taux de nicotine proches de la réalité du marché et contenant de l’acétoïne. Les e-liquides ont été stockés dans un contenant à température ambiante pendant toute la durée de l’étude. Il est alors apparu que l’acétoïne, en présence de nicotine, pouvait se transformer en diacétyle au cours du temps.
Interprétation des résultats
Cette étude a mis en évidence l’évolution des e-liquides nicotinés dans le temps. Plusieurs points sont à prendre en considération. D’une part l’aspect sanitaire du produit mais aussi la validité dans le temps de la certification AFNOR des e-liquides sans oublier la variation gustative.
En effet, si un e-liquide au moment de sa fabrication n’a pas de diacétyle mais contient de l’acétoïne, il y a un risque pour que, quelques semaines plus tard, ce même produit contienne un taux diacétyle plus élevé.
Conclusion de l’étude
Le laboratoire ingesciences a réalisé une étude sur le vieillissement des e-liquides après avoir noté un changement de goût dans un e-liquide après quelques temps.
Cette étude a révélé que la présence de nicotine et d’acétoïne dans un e-liquide pouvait entraîner la production de diacétyle. Cette molécule ne devant pas excéder 22µg/mL dans un e-liquide certifié AFNOR, il apparait important de réaliser des études complémentaires pour comprendre le mécanisme entrant en jeu dans cette transformation. Il faudra également surveiller de près les e-liquides contenant un fort taux d’acétoïne lors du développement des recettes.
No comment
Be the first to leave a comment